ads: sound installation "le placard #3" // 13-16 nov 2014 // MEETING - submarine base - Saint-Nazaire


For the 12th edition of MEETING in St-Nazaire, I'm showing my sound installation "Le placard"("the closet") with 5 news pieces.


This year, the topic of the event is "dire la ville" (say the town), with writers from Beyrouth and Bogota. 
For these new electroacoustic and quadriphonic pieces I worked with new partners: Christine Abdelnour, Sylvie Noël, Anzhelina Polonskaya et Tobias Wenzel.


meeting n°12
rencontres littéraires internationales Saint-Nazaire / Base Sous-marine LIFE 13 au 16 novembre 2014




 This is a presentation in french:


Le Placard #3
Christophe Havard - 2014

L’installation sonore “Le Placard” fut commandée et présentée la première fois au Grand Café, centre d’art de Saint-Nazaire, dans le cadre de l’évènement Freeson 2009.

En apparence, un objet usuel : un placard. Mais l’intérieur, capitonné, renferme un système de diffusion quadriphonique offrant ainsi un espace intime pour une écoute individualisée. L’utilisateur peut modifier les perceptions de son écoute en ouvrant plus ou moins les portes. Il peut aussi s’accroupir puisqu’une seconde diffusion est placée à une hauteur adaptée aux enfants.
La proximité avec les haut-parleurs, de face et dans les portes, rappelle à l'auditeur la matérialité du son. Un son qui caresse, qui enveloppe, qui crée des espaces et des architectures improbables. “Voir le son et le son nous fait voir.”


"L’exploration d’un lieu par le son me permet de capturer des empreintes invisibles, des traces perdues dans le temps que je fixe sur des supports. Dessiner des gestes ou un espace avec les sons est une affaire de désir et de plaisir : j’aime être au plus près d’un souffle, jouir de la violence d’un bruit, suivre le mouvement d’une onde, recueillir des paroles intimes et me sentir troublé par des phénomènes sonores."
meeting n°12” a été l’occasion pour moi de nouvelles collaborations artistiques, toutes liées à une ville, à un lieu et matérialisées par la création

d’une oeuvre sonore originale de quelques minutes gravées sur un DVD. Je remercie les artistes Christine Abdelnour, Sylvie Noël, Anzhelina Polonskaya et Tobias Wenzel.
Les prises de sons à la Villa Bambino ont été réalisées grâce à l'aide de Pascal David, Jean-Louis Vincendeau et Catherine Gaucher.


Un grand merci à Patrick Deville, Elisabeth Biscay et Jean-Luc Mahé pour leur confiance.



Souvenirs de Beyrouth
Saxophone : Christine Abdelnour le 16 octobre 2014 à Paris.
Prise de son, traitement, montage et mise en espace : Christophe Havard, novembre 2014.
Durée : 9'05


Pour l’une des deux villes mises à l’honneur au Meeting 2014, Beyrouth, j’ai pensé à Christine, avec l’idée d’apporter une dimension instrumentale à cette installation, qui plus est le saxophone, que je pratique également, joué ici par l’une des plus talentueuse musicienne de la scène française et libanaise des musiques improvisées. Nous nous sommes rencontrés brièvement chez elle à Paris, une demi-heure, durant laquelle Christine a répondu à ma proposition : se souvenir d’un lieu, d’un objet ou d’une personne du Liban et jouer cette pensée sur le saxophone. J’ai conservé la chronologie de cette rencontre tout en modifiant légèrement la durée et parfois le timbre du son ainsi que sa spacialisation.

Christine Abdelnour se consacre depuis 1997 aux musiques improvisées et expérimentales qu’elle pratique en solo ou en groupe sur les scènes internationales. Elle a publié plus d’une dizaine de CDs et a aussi collaboré avec différents artistes issus des arts visuels, de la danse, du théâtre, de la poésie ou du design sonore.

http://christineabdelnoursehnaoui.jimdo.com/


Anzhelina Polonskaya - 30/05/2014
Composé par Christophe Havard entre juillet et octobre 2014.
Prise de son à la maison des écrivains étrangers et des traducteurs à Saint-Nazaire le 30 mai 2014 pendant la résidence de Anzhelina Polonskaya.
Durée : 3'58


Le point de départ pour ce “Dire la ville” était un protocole simple : j’ai demandé à Anzhelina qu’elle représente sur une feuille de papier sa maison ou une pièce de sa maison et que progressivement ce plan s’étende à la dimension de son quartier voire de Moscou tout entier! En même temps, elle devait me raconter en russe et en anglais ce qu’elle dessinait devant moi. Mais Anzhelina vit rarement à Moscou, voire le moins possible, et très vite la discussion a dévié sur d’autres idées.
Pour cette pièce, j’ai traité une partie du langage sous forme de poésie sonore. Des mots, très segmentés, viennent en parasiter d’autres, formant un bruit qui brouille l’intelligible. J’ai ressenti cette censure, cette pression sur Anzhelina avec son regard critique sur les dirigeants russes et la déviance politique et culturelle de ses concitoyens. Ironie du sort, l’entretien a eu lieu face au “Vladivostok”, navire construit à Saint-Nazaire et commandé par le gouvernement russe.

C’est vers l’âge de 18 ans que Anzhelina Polonskaya commence sa carrière d’écrivain. Ses premiers poèmes sont publiés en 1993 et ses recueils sont traduits dans de nombreuses langues. Bien que vivant dans la banlieue moscovite, Anzhelina passe une grande partie de sa vie à l’étranger où elle est invitée pour des résidences d’écriture. Son recueil de poèmes “Kursk : an oratorio requiem” fut mis en musique par le compositeur australien David Chisholm et créé en octobre 2011 au Melbourne festival. Anzhelina est membre du Pen Club depuis 2003.

http://www.polonskaya.com


La Villa Bambino - premier jour
Composé par Sylvie Noël et Christophe Havard entre juillet et novembre 2014. Prise de son, Sylvie Noël et Christophe Havard, à la Villa Bambino à Saint-Marc le 3 juillet 2014.
Durée: 5'32


Il y a à Saint-Nazaire une quantité de trésors que l’on ne soupçonne pas. Il y a notamment la Villa Bambino, à l’abri dans un écrin de pins et de chênes verts et follement entretenue par Pascal, le singulier maître des lieux. Dans cette composition, nous souhaitions, Sylvie et moi, donner à entendre l’aspect organique de cette casemate, avec le réseau de souffleries, les pièces de toute taille, les escaliers, les portes blindées, les tuyaux, le point d’eau... Au début, le montage est séquencé, articulé, brut, comme l’était les premiers instants de notre visite. Ensuite, nos gestes ont été plus subtils et notre écoute plus fine. Notre immersion dans les profondeurs bétonesques nous rapprochait des esprits du lieu et de l’intimité de Pascal. Le son est devenu plus sensuel : la chaleur d’un souffle, le chant résonant d’une canalisation, la rondeur d’une rouille qui se détache d’une porte, un filet d’eau qui court 

Sylvie Noël manipule la matière et l'espace sonore, compose des musiques électroacoustiques et s’associe volontiers avec des artistes plasticiens, sculpteurs, danseurs, vidéastes, photographes pour créer des installations ou performances sonores. Elle enseigne la Formation musicale au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Musique et de Danse de Saint-Nazaire et au sein la Communauté de Communes du Sud-Estuaire.

http://sylvienoel6.wix.com/homestudio73


Colombie - Uruguay : 2-0
Composé par Christophe Havard entre juillet et octobre 2014. Prise de son à Bogotá par Tobias Wenzel en juin 2014.
Durée : 5’35


J’ai été mis en contact avec Tobias grâce à l’intervention d’Elisabeth Biscay de la MEET. C’est principalement depuis la fenêtre de son appartement, dans le quartier Chapinero à Bogotá, que Tobias a enregistré les sons qu’il m’a ensuite envoyés. Je ne lui avais donné aucune consigne, il était libre d’enregistrer où il voulait avec les moyens dont il disposait, y compris un téléphone portable! J’ai utilisé de nombreuses rumeurs nocturnes, avec peu de sons distinctifs mis à part un vélo, un sifflet, un avion... Et puis aussi des rumeurs lointaines festives qui sont apparues après la victoire de l’équipe Colombienne lors du championnat de football. Les sons colorés par les rumeurs bruyantes de la ville m’ont orienté vers une composition relativement abstraite, où la source s’efface et laisse place à des matières plus organiques, des jeux de filtrage du bruit et de hauteur des klaxons transformés.

Pour la radio allemande Deutschlandradio, Tobias Wenzel s’est engagé dans un projet journalistique singulier pour lequel il parcourt le monde entier où il rencontre des écrivains dans des cimetières de leur choix.

http://www.cemetery-strolls-with-writers.com


page3image24568

Saint-nazaire - été 2014
Composé par Christophe Havard en octobre 2014
Prise de son à Saint-Nazaire - été 2014
Durée : 6'10


Depuis que j’habite à Saint-Nazaire, plus de dix ans, mes explorations sonores dans cette ville, mes compositions ou projets liés à elle ont été nombreux.

Depuis que j’habite à Saint-Nazaire, mes explorations sonores dans cette ville, mes compositions ou projets liés à elle ont été nombreux. L’univers sonore de Saint-Nazaire a contribué à mon intention d’y vivre. Depuis plus de dix ans, j’ai multiplié dans cette ville les prises de sons, les projets, les compositions... Je suis donc envahi de souvenirs sonores qui évidemment sont accompagnés de souvenirs de rencontres, d’émotions, de frayeurs, d'hallucinations, d'émerveillements ... La base sous-marine bien sûr, de jour, de nuit, au dessus, au dessous, dans l’eau, secrètement pendant les travaux dans le radôme ou à l’intérieur du brouhaha de matériaux qui allaient devenir le réseau de souffleries de l’actuel Life et VIP. Cargill aussi, très souvent... L’intérieur des chantiers et du Queen Mary 2... Les lieux abandonnés sont ceux que je préfère : une maison, une usine, un entrepôt. Je rêve d’installer pendant quelques heures mes micros dans l’ancien hôpital! Pour Freeson c’était le Grand Café de la cave au grenier et aussi l’ancien VIP, le bleu. J’aime aussi les petits coins, un passage d’eau sous une jetée, le buz d’une machine, la soufflerie d’un magasin, le flange entre deux tôles d’une rue étroite ... Bref, j’ai beaucoup rôdé

Alors cette fois-ci je me suis dit que je devais aller ailleurs. J’ai donc découpé la carte de la ville en 24 zones et par hasard j’ai attribué à chacune d’elle une heure de la journée. J’ai ainsi découvert un champ de blé, presque au coeur de la ville, et des jardins remplis d’insectes (j’aime les sons aigus). Très vite j’ai retrouvé les bruits blancs des souffleries, des rumeurs plus ou moins lointaines de la ville et des routes péri- urbaines. C’est ça, l’industriel me colle à la peau. La poussière des silos, la crasse graisseuse qui borde le port, ces muscles qui travaillent, le petit train qui martèle, les usines qui valsent avec le centre ville... C’est un peu tout cela que vous allez entendre.

À la fois saxophoniste, preneur de sons, compositeur et enseignant, Christophe Havard se produit dans de nombreux groupes de musiques improvisées et expérimentales ainsi que des projets multimédias en France et à l’étranger. Il compose des oeuvres électroacoustiques ou instrumentales, travaille pour le théâtre, la danse, le cinéma ou la radio et créé des installations sonores ainsi que des spectacles jeune public. Il est publié sur une vingtaine de CDs.

www.christophe-havard.net